L’ARCHIPEL GUADELOUPÉEN, BERCEAU DU « CANOT SAINTOIS »
Conçu au siècle dernier dans l’archipel des Saintes, le « canot saintois », bateau unique dans l’arc caribéen, est aujourd’hui l’un des emblèmes forts de l’archipel des Iles de Guadeloupe.
Utilisé il y a plus de 70 ans par les marins pêcheurs de Guadeloupe, le « kanot » saintois, dont le gréement exceptionnel en forme de grand triangle équilatéral permet d’avoir un centre de gravité excentré à la coque favorisant le passage de cette embarcation dans les passes étroites des barrières de coraux, constituait un excellent outil pour les travailleurs de la mer.
Mais pas seulement. L’embarcation, construite en bois issu de la forêt tropicale de Guadeloupe, servait également de support
aux régates appelées « kous à vwel », organisées lors des retours de pêche ou de fêtes communales.
Si l’apparition des premiers bateaux à moteur dans les années 1950, puis leur démocratisation au début des années 1970, ont entrainé la disparition de ce petit bateau profilé et très toilé, le « canot saintois », qui navigue toutes voiles dehors, a fait un retour timide 40 ans plus tard sous l’impulsion d’une poignée de passionnés guadeloupéens. Il faudra cependant attendre le début des années 2000 avant qu’un calendrier de régates ne soit lancé. Sept équipages la 1ère année, ils étaient 42 à participer à la compétition en 2009 à bord de nouvelles embarcations construites dans le respect de la jauge établie.
A la fois art de vivre, instrument de cohésion sociale et formidable aventure humaine et sportive, la voile traditionnelle, encadrée initialement par le Comité Guadeloupéen de Voile Traditionnelle (CGVT) et depuis 2018, par Classe des Canots Saintois de Voile Traditionnelle, fait l’objet d’une belle régate autour de l’île, en plusieurs étapes, le Traditour Guadeloupe (anciennement le Tour de Guadeloupe en voile traditionnelle). L’événement se déroule en juillet.